Sans savoir pourquoi, ni comment, je suis tombée. Je me suis écorchée les genoux, je me suis griffée la paume des mains et mon cœur s'est serré dans ma poitrine. J'ai cligné des paupières plusieurs fois, essayant de me remémorer comment j'en étais arrivée là. Je n'ai pas tout de suite réalisé ce qui m'arrivait, j'ai seulement essayé de me relever. Puis j'ai compris pourquoi on appele ça tomber amoureuse, parce que tomber, ça fait mal.

Je l'ai aimé pendant longtemps, ça faisait partie de mon quotidien. Je ne me battais plus contre ça le matin, en ouvrant les yeux, je n'essayais plus de le chasser de mes pensées à longueur de journée, je l'ai seulement laissé s'installer, lui confectionnant une place bien précise dans mon coeur. 
Je ne sais pas s'il s'en rendait compte, s'il avait vu les étoiles dans mes yeux lorsque je le regardais, s'il avait remarqué que je me faisais toujours belle quand il était là et que j'avais toujours tendance à rire à gorge déployé pour lui faire remarquer ma présence. 
Puis elle est arrivée et si tu veux savoir, j'ai été incapable de me battre. Moi, je suis du genre à déposer les armes avant que la bataille ne commence, parce que la défaite fait plus mal que l'abandon. Et si tu veux savoir, je l'ai regretté. J'ai regretté de l'avoir laisser filer, d'avoir perdu ma chance lorsqu'elle était présente.

On est quoi tous les deux ? Parce que plus j'y repense et plus j'ai du mal à croire que les mots ami ou connaissance correspondent parfaitement pour notre relation. Alors dis moi, parce que j'ai tous ces petits détails qui me rient littéralement au visage. J'arrête pas de repenser aux sourires, aux paroles échangées, à tous ses regards et à tous ses silences. Je n'aime pas cette situation, toute cette ignorance. Mais j'ai l'impression que tu m'aideras pas, que tu ne diras rien, alors j'attends et je me sens complètement idiote de continuer à le faire.

J'ai même pas envie que tu me dises que tu m'aimes. J'ai juste envie que tu me fasses vivre ces histoires qu'on lit dans les livres, ces histoires où les garçons ne lâchent pas prise, où ils rattrapent les filles qu'ils aiment parce que les voir partir est trop douloureux. Je veux que tu m'harcèles d'appel lorsqu'on se dispute et et que tu t'excuses même si tout est de ma faute. J'ai juste envie que tu sois là quand ça va pas, et même quand ça va. Je veux que tu m'obliges à t'écouter quand j'en ai pas envie, je veux ces baisers enflammés qu'on donne sous la pluie et je veux tous ces SMS qui disent que je te manque alors que je viens de te quitter.
Mais toi, t'es pas capable de faire ça. T'as bien trop de fierté et la seule personne que tu aimes, c'est bien toi. Alors non, moi j'ai pas envie de courir derrière toutes ces petites choses, j'ai pas envie de courir derrière toi. J'aurais juste aimé que tu le fasses par toi-même et que tu remarques enfin, à quel point j'aurais aimé être ces filles qu'on retrouve dans les livres pour toi.

Ca m'obsède tu sais. Cette manière que tu as de t'en foutre. Parce que je le sais bien, tu ne fais rien d'autre. Je suis incapable de dire quoi que ce soit parce que le mur que je finirais par me prendre me fait peur. J'ai tellement peur d'avoir mal, d'avoir honte de te revoir ou que tu me rigoles littéralement aux visages. Ca me fait peur. Je sais bien que c'est ce qui finira par arriver parce moi, je suis pas le genre de filles qui t'intéresse. Je suis transparente, invisible, tu ne me vois pas, malgré tout ce que je peux faire et ça fait mal, tellement mal que je ne sais plus quoi faire pour te plaire. Comment elles font les autres ? Je veux dire les filles qui te plaisent parce que j'aimerais en faire parti. Vraiment.
Je veux juste un signe, aussi minuscule soit-il.